Mise en place d’un essai encadré

Rôle de l’infirmier en Santé au Travail dans la mise en place d’un essai encadré

Les Services de Prévention et de Santé au Travail interviennent dans la mise en place d’essais encadrés. Il s’agit d’un dispositif d’accompagnement de maintien en emploi financé par l’assurance maladie. Il permet au salarié de revenir sur son lieu de travail, dans son entreprise ou une autre, durant son arrêt de travail.  

Ce dispositif a pour objectifs :  

• de tester les capacités du salarié à reprendre sur son poste de travail ; 

• de tester les capacités du salarié à reprendre sur un autre poste de travail. 

La durée maximale est de 14 jours ouvrables, en continu ou fractionnables. Il est renouvelable éventuellement une fois, dans la limite d’une durée totale de 28 jours.

L’enjeu principal est le maintien en emploi du salarié soit en évitant l’inaptitude à un poste de travail suite à un problème de santé ou en ayant une solution de reclassement si celle-ci est prononcée.  

Les enjeux secondaires sont de définir les besoins en aménagements et/ou préconisations à la reprise et de redonner confiance au salarié dans la reprise de son activité de travail. 

Cet accompagnement est coordonné et mis en place par le médecin du travail en partenariat avec le service social. L’infirmier, parfois accompagné par un préventeur selon la spécificité de la situation, participe au suivi du salarié sur son poste de travail en lien avec l’ensemble des acteurs externes du maintien en emploi (Assurance Maladie, centres de rééducation, services sociaux, MDPH, Cap Emploi, prestataires d’actions spécifiques, etc.) 

Rôle de l’infirmier dans ce dispositif de maintien en emploi  

Nos missions permettent d’évaluer le bon déroulement de l’essai encadré sur le plan organisationnel et d’accompagner le salarié à la reprise d’une activité professionnelle, tout en tenant compte de son état de santé.  

Nos observations et analyses sont transmises au médecin du travail régulièrement. 

Nos missions sont les suivantes :  

• Anticiper l’essai encadré avec le médecin du travail, en lien avec l’employeur, le salarié et possiblement les partenaires du maintien en emploi (Cap emploi, centre de rééducation), par exemple suite à une visite de pré-reprise et dans le cadre d’un rendez-vous de liaison. 
• Accompagner le salarié au poste de travail au premier jour d’essai pour étudier sur le terrain la réalité de sa situation professionnelle.  
• Observer le terrain sur plusieurs jours, et sur diverses activités de travail (chantier/atelier/travaux administratifs…) 
• Recueillir les difficultés ressenties et assurer un suivi rapproché (présence sur le terrain, points téléphoniques…) . 
• Restituer à l’employeur, en lien avec  le médecin du travail, une synthèse de la situation à mi-parcours. Cette synthèse vise à mettre en lumière les aménagements organisationnels et/ou matériels nécessaires au maintien en emploi, et à déterminer, avec l’employeur, leur faisabilité au sein de l’entreprise.  
• Participer seul ou avec le médecin du travail au bilan final auprès de l’employeur, du salarié et des acteurs externes du maintien en emploi (Cap Emploi, centre de rééducation, services sociaux, etc.)  
• Favoriser le lien avec les acteurs externes du maintien en emploi.

À la reprise du salarié, nous effectuons un suivi individuel au poste de travail pour acter la pérennité du maintien en emploi et/ou, si besoin, repérer les éventuelles difficultés pouvant être apparues. 

Parallèlement à cette action individuelle, notre participation permet une amélioration de la connaissance de l’entreprise et un renforcement des liens entre l’équipe médicale santé travail et l’entreprise. À l’issue de cette action,  la Fiche d’Entreprise de l’établissement peut être établie ou mise à jour. 

Le service Santé et Prévention BTP 35 participe régulièrement à la mise en place d’essais encadrés pour ses salariés en risque de désinsertion professionnelle. 

À la suite de plusieurs de ces dispositifs, les équipes pluridisciplinaires du service ont relevé certaines contraintes et des facteurs facilitants : 

Les difficultés rencontrées :  

• Méconnaissance du dispositif de maintien en emploi et du rôle que le service de Santé au Travail peut apporter. 
• Incompréhension de l’employeur sur la perte de capacité du salarié (faire le deuil d’un salarié opérationnel sur toutes les activités). 
• Difficulté à mettre en place les propositions d’aménagements (chiffrage d’une création de poste, calcul du coût financier du reste à charge pour des aides techniques…)  
• Méconnaissance des aides mobilisables pour l’entreprise (financières, techniques, méthodologiques, etc.) 

Les facteurs facilitants : 

• Entreprises volontaires pour la mise en place du dispositif. 
• Travail d’équipe pluridisciplinaire. 
• Création de liens de confiance vers le salarié et vers l’employeur. 
• Salariés coopérants et volontaires. 

• Bonne coordination avec les partenaires externes du maintien en emploi.

La mise en place d’un essai encadré favorise le maintien en emploi dans le cadre d’objectifs définis avec l’employeur et le salarié et qui peuvent parfois être limités dans le temps (par exemple, jusqu’à un départ à la retraite ou dans le cadre d’une reconversion parfois externe).